Pourquoi un Collège International de Photographie ?
La photographie numérique : une pratique globalisée… et banalisée
Le marché des appareils photo numériques grand public a 20 ans. Dans son sillage, des pratiques globalisées, qui vont de la prise de vue au partage d’images, se sont développées. Mais ce qui a été vécu comme un bouleversement n’en est plus un aujourd’hui : la culture numérique s’est imposée à la fois comme standard technique et culture de masse.
La photographie classique : une renaissance
Née avec le numérique, toute une génération ressent pourtant le besoin de redécouvrir la photographie d’avant le numérique. Tendance qui se manifeste d’abord par le goût du “vintage”, mais qui se fonde sur un phénomène d’une toute autre ampleur, que l’on peut qualifier de renaissance : celle de la photographie « classique » (comme on le dit de la musique). Non pas envisagée comme un horizon économique, mais comme un véritable fait patrimonial, culturel, artistique et éducatif. C’est la raison pour laquelle il faut maintenant créer un « conservatoire » pour en réapprendre et comprendre les techniques et les pratiques.
Un retour aux sources de l’image
Plébiscitée par une nouvelle génération, pratiquée par les artistes et les amateurs éclairés, la photographie classique est « anténumérique » au sens où elle englobe les dizaines des procédés prénumériques, au premier rang desquels l’argentique. A travers elle se reposent les questions de la matérialité de l’image, de sa technologie, du rôle des savoir-faire et des métiers d’art dans la fabrique des images.
Une photographie classique à rejouer et réinventer
Proposer aujourd’hui un collège associant un conservatoire, un centre de recherche et une université populaire, c’est répondre aux besoins et désirs de nos contemporains pour la photographie classique, comme ils se sont exprimés pour la musique ou les arts dramatiques. C’est aussi affirmer que la photographie classique est en permanence rejouée au-delà des transitions technologiques de l’image. Parce qu’elle a été pionnière dans les inventions photographiques, la France se doit d’accueillir le premier lieu qui ambitionne à la fois de « conserver » la photographie classique et de contribuer à la réinventer.